Choisit-on d’être gay ?
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Choisit-on d’être gay ?
Au sujet du « billet du jour du 15 juin 2016 » de Guillaume Erner :
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Tout d’abord merci pour la grande pudeur de vos propos, que je reçois comme un témoignage de respect pour ceux qui souffrent de la désinvolture avec laquelle les passions s’affûtent avant de trancher.
… … … …
À mon humble avis, le « grand absent » de votre billet ; c’est l’Amour-Grand-A.
Je m’explique :
D’une part, je pense qu’évoquer la bisexualité aurait permis de « désenfermer » les individus d’une « identité unique » qui conduit tout droit les raisonnements dans le piège de l’essentialisme.
D’autre part, l’Amour-Grand-A aurait pu réhabiliter la liberté d’un « choix » .
En effet, au confluent des deux, il est possible de placer « le choix » de renoncer à sa bisexualité pour satisfaire l’attente de son aimé(e).
… … … …
Cette (petite) critique n’entache pas la haute considération que j’ai des différentes rédactions de Charlie/Hara-kiri, qui depuis les origines de la rue Choron ont combattu l’intolérance des jugements à l’emporte-pièce qui se sont toujours exprimés quant à ces questions.
Gratitude et respect.
Bien à vous.
- Choisit-on d’être gay ?:
- Lundi dernier, un tweet de François Hollande destiné à rendre hommage aux victimes de la tuerie d’Orlando a fait polémique sur les réseaux sociaux. Ce tweet expliquait, que le meurtrier avait visé, je cite, la « liberté de choisir son orientation sexuelle », et c’est ce verbe « choisir » qui a fait débat.
Est-on libre d’être gay ? Jadis, le progressisme aurait consisté à dire que l’on était libre de choisir, aujourd’hui au contraire, il s’agit de considérer que l’orientation sexuelle ne relève pas d’un choix. C’est ce mouvement que décrivait le philosophe Michel Foucault pour le dénoncer, lorsqu’il écrivait en substance, l’homosexuel était un « relapse, c’est devenu une espèce ». Comprenez : « relapse » il pouvait changer de camp, c'est-à-dire s’amender. Devenu « espèce », il n’a pas d’autre choix que de persévérer dans son orientation sexuelle.
Le passage de la liberté à la contrainte en matière d’homosexualité est en partie une réponse à l’homophobie, notamment à ceux, ils sont quelques uns aux États-Unis, qui estiment que l’on peut soigner les homosexuels. Dans ce contexte, la position des associations homosexuelles est aisée à comprendre. Mais transformer les homosexuels en « espèce », pour reprendre le mot de Foucault, ne va pas sans risque, et ce risque c’est celui de l’essentialisme. Car une fois que l’on a dit que l’orientation sexuelle n’était pas un choix, qu’en déduit-on socialement ? Que fait on alors des bisexuels, des hésitants ? Le risque : donner paradoxalement raison aux homophobes, en enfermant les individus dans une identité unique, laquelle n’est jamais très éloignée d’une essence.
Et l’essence, c’est ce qui met le feu à la société.
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Tout d’abord merci pour la grande pudeur de vos propos, que je reçois comme un témoignage de respect pour ceux qui souffrent de la désinvolture avec laquelle les passions s’affûtent avant de trancher.
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À mon humble avis, le « grand absent » de votre billet ; c’est l’Amour-Grand-A.
Je m’explique :
D’une part, je pense qu’évoquer la bisexualité aurait permis de « désenfermer » les individus d’une « identité unique » qui conduit tout droit les raisonnements dans le piège de l’essentialisme.
D’autre part, l’Amour-Grand-A aurait pu réhabiliter la liberté d’un « choix » .
En effet, au confluent des deux, il est possible de placer « le choix » de renoncer à sa bisexualité pour satisfaire l’attente de son aimé(e).
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Cette (petite) critique n’entache pas la haute considération que j’ai des différentes rédactions de Charlie/Hara-kiri, qui depuis les origines de la rue Choron ont combattu l’intolérance des jugements à l’emporte-pièce qui se sont toujours exprimés quant à ces questions.
Gratitude et respect.
Bien à vous.
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Rien ne presse ... on ne meurt que demain.
Anthyme- Admin
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Re: Choisit-on d’être gay ?
En effet, au confluent des deux, il est possible de placer « le choix » de renoncer à sa bisexualité pour satisfaire l’attente de son aimé(e). a écrit:
Superbe belle phrase, merci !
partout nous sommes trop :
le client, et non la personne qui se destine à faire un achat
le malade, et non la personne qui est en situation (momentanée) de maladie.
le chiant et non la personne qui dit des choses que je trouve chiantes
le faible et non la personne en situation momentanée de faiblesse
le bon, le sage, le fou, l'homosexuel, l'homophobe, etc, à l'infini.
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