Verdun et ses statistiques.
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Verdun et ses statistiques.
Commentaire déposé sur la page facekookienne de Charlie, au sujet de ce dessin de Foolz :
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Un enfant a deux familles ; trop long d’expliquer pourquoi seule celle de maman comptait.
Mes grands parents surtout, qui lisaient l’édition allemande des Dernières Nouvelles d’Alsace, écoutaient SWF Baden, regardaient l’ARD et que du haut de mes 5 ans j’ai du apprendre à comprendre.
Entre autres, souvenir toujours actuel de l’hiver 1959, dans la pénombre de la Stube parfumée par les Weihnachtsbredele qui cuisent dans un compartiment du poêle à bois ; et Opa qui raconte « sa » campagne de lancier de cavalerie, près de Riga, au scénario principal immuable fait de poursuites effrénées, Cosaques aux trousses sabres au clair.
Bouche bée devant cet extraordinaire grand-père qui raconte Tarass Bulba ; mais également édifiante leçon de culture populaire lorsque ce même grand-père embraye sur la fraternisation des soldats de 1917, racontant une confiance réciproque qui se construit au fil d’échanges à pratiquer en se rendant au bord de la ligne adverse pour y chercher la bouteille de vodka monnayée quelques minutes plus tôt par un Russe ayant rampé vers la cartouche de cigarettes posée sur les sacs de sable, devant la mitrailleuse.
Digne grand-père qui savait conter à ses petits enfants la belle histoire d’hommes se découvrant d’une même classe, d’un même monde ; et dont tous les statisticiens de tous les états majors seront toujours les pires ennemis …
… ce qu’illustre avec beaucoup de pertinence ce dessin.
=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=
Comme j’y suis et pour la petite histoire …
Mon grand-père est mort en 1979, à 86 ans.
Un de ses frères beaucoup plus jeune, en 1916, tué à coups de crosses par une patrouille française, lors d’une corvée d’eau dans la Somme.
Son bonheur est d’avoir pu faire rajouter son nom au monument aux morts du village, dans les années soixante.
… … … …
Si vous passez en Alsace, faites attention aux monuments aux morts et ne loupez pas ce détail d’importance :
Je n’y ai jamais lu la formule « Morts pour la France » ; mais le plus souvent « Aux tués de la guerre ».
Formule ô combien pertinente dans une contrée si cruellement piétinée par tous les nationalismes !
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Un enfant a deux familles ; trop long d’expliquer pourquoi seule celle de maman comptait.
Mes grands parents surtout, qui lisaient l’édition allemande des Dernières Nouvelles d’Alsace, écoutaient SWF Baden, regardaient l’ARD et que du haut de mes 5 ans j’ai du apprendre à comprendre.
Entre autres, souvenir toujours actuel de l’hiver 1959, dans la pénombre de la Stube parfumée par les Weihnachtsbredele qui cuisent dans un compartiment du poêle à bois ; et Opa qui raconte « sa » campagne de lancier de cavalerie, près de Riga, au scénario principal immuable fait de poursuites effrénées, Cosaques aux trousses sabres au clair.
Bouche bée devant cet extraordinaire grand-père qui raconte Tarass Bulba ; mais également édifiante leçon de culture populaire lorsque ce même grand-père embraye sur la fraternisation des soldats de 1917, racontant une confiance réciproque qui se construit au fil d’échanges à pratiquer en se rendant au bord de la ligne adverse pour y chercher la bouteille de vodka monnayée quelques minutes plus tôt par un Russe ayant rampé vers la cartouche de cigarettes posée sur les sacs de sable, devant la mitrailleuse.
Digne grand-père qui savait conter à ses petits enfants la belle histoire d’hommes se découvrant d’une même classe, d’un même monde ; et dont tous les statisticiens de tous les états majors seront toujours les pires ennemis …
… ce qu’illustre avec beaucoup de pertinence ce dessin.
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Comme j’y suis et pour la petite histoire …
Mon grand-père est mort en 1979, à 86 ans.
Un de ses frères beaucoup plus jeune, en 1916, tué à coups de crosses par une patrouille française, lors d’une corvée d’eau dans la Somme.
Son bonheur est d’avoir pu faire rajouter son nom au monument aux morts du village, dans les années soixante.
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Si vous passez en Alsace, faites attention aux monuments aux morts et ne loupez pas ce détail d’importance :
Je n’y ai jamais lu la formule « Morts pour la France » ; mais le plus souvent « Aux tués de la guerre ».
Formule ô combien pertinente dans une contrée si cruellement piétinée par tous les nationalismes !
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Rien ne presse ... on ne meurt que demain.
Anthyme- Admin
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